Attention aux chenilles processionnaires du chêne !

Voici un guide publié par l’INRAE pour mieux connaître et se protéger de la chenilles processionnaire du chêne. 

Il y avait déjà un certain nombre de publications sur les processionnaires du pin mais peu de documentations sur celle du chêne. 

Avec les fortes chaleurs, les chenilles sont en pleine procession sur notre territoire.

Certaines zones comme les années précédentes sont particulièrement concernées.


De son nom scientifique Thaumetopoea processionea, la processionnaire du chêne est une espèce de papillon naturellement présente dans les forêts de France bien que la progression de sa répartition ait été facilitée par le transport de bois. La chenille de cette espèce est une grande consommatrice de feuilles de chênes sur lesquels elle peut pulluler sur les sites présentant des déséquilibres écologiques ou sur les arbres en situation de stress (par exemple en cas de sécheresse). L'espèce est reconnaissable par les regroupements de ses chenilles qu'elles effectuent tout les jours à la base des branches maîtresses ou sur le tronc des chênes, enveloppée dans un nid soyeux.

 Les adultes, qui ne vivent que quelques jours, se reproduisent vers la mi-juillet jusqu'à début septembre. Les femelles déposent ensuite entre 30 et 300 œufs regroupés sous forme de plaques sur les jeunes branches de chênes. Ces œufs attendront la venue du printemps pour éclore et libérer les chenilles qui passeront par cinq phases de mue avant la confection d'un nid plus résistant qui contiendront les cocons. C'est à partir de la troisième mue, entre avril et mai, que la chenille devient dangereuse car c'est à cette période qu'elle développe ses soies qui provoquent de graves urtications aux animaux et aux hommes.

Il n'existe pas de remède miracle pour lutter contre les pullulations de processionnaires mais une combinaison d'actions préventives et curatives permet de limiter sa propagation sur les espaces sensibles, soit les zones à fortes fréquentations.

Tout d'abord, il est important de savoir que la survie de la chenille est dépendante de la présence de feuilles sur sa plante hôte. Par conséquent, si les poussent de chênes sont détruites par une période de gel au printemps, les chenilles en pâtiront également.

Du fait de sa présence de manière naturelle dans nos contrés, la processionnaire du chêne est une proie pour un grand nombre de prédateurs de chez nous parmi lesquels on trouve des oiseaux (mésanges, coucou, …), des chauves-souris ou encore des insectes comme le Calosome sycophante (Calosoma sycophanta), un carabe qui vit dans le bois mort. Ainsi, pour les attirer, la pose de nichoirs à mésanges et de refuges à chauve-souris avant l'arrivée du printemps est le premier des moyens de lutte. Laisser le bois mort au sol est quant à lui un conseil à suivre pour attirer le Calosome.

Sur les solutions curatives, le brûlage ou l'aspiration des nids au printemps (vers mai-juin) et la pose de pièges à phéromones sexuelles de juillet à début octobre sont les meilleurs moyens de limiter la propagation de la processionnaire. Ces méthodes sont à effectuer avec toutes les précautions qui s'imposent (combinaisons intégrales, masques avec filtre spécial, gants et bottes en plastique épais) et l'on ne saurait trop conseiller de faire appel à un professionnel pour les mettre en place.

D'autres traitements sous formes de produits insecticides existent, le plus célèbre étant une préparation à base d'une toxine provenant de la bactérie Bacillus thuringiesis. Ils présentent cependant le net inconvénient de s'attaquer à une multitude d'espèces vivant dans les chênes ce qui engendre des répercussions dramatiques sur les prédateurs qui voient leur nourriture se raréfier. Ainsi, on s'en retrouve à favoriser la processionnaire qui recolonisera d'autant plus fortement le territoire.

Enfin, il est important de faire un suivi régulier d'année en année pour connaître l'évolution des pullulations. La présence massive des processionnaires se fait sur plusieurs années jusqu'à une disparition partielle qui marque une accalmie avant un retour probable.

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